Jusqu’à l’âge de 17 ans, la princesse Anne-Amélie de Prusse a été sous la férule d’un père intolérant. Celui-ci lui interdisait tant l’étude des arts que les autres activités intellectuelles, qu’il jugeait frivoles. Pourtant, Anne-Amélie et deux autres membres de sa fratrie étaient fort doués pour la musique et l’ont étudiée en secret. Son frère aîné Frédéric II (Frédéric le Grand) lui a appris le clavecin, le violon et la flûte, même s’il était mal vu qu’une femme joue de ces instruments à l’époque. Après la mort de son père, Anne-Amélie a enfin pu se consacrer plus sérieusement à l’étude de la musique, mais elle n’a commencé à composer régulièrement qu’après la quarantaine. Un très petit nombre de ses œuvres nous est parvenu. Se décrivant comme perfectionniste, elle aurait détruit la plupart de ses manuscrits.
En revanche, elle a conservé une impressionnante collection de partitions d’autres compositeurs, source notamment du regain d’intérêt pour J.-S. Bach au milieu du XIXe siècle. Typiquement galante de style et de structure, la Sonate pour flûte en fa majeur d’Anne-Amélie est en trois mouvements, avec une partie de basse continue qui, malgré sa simplicité, oriente habilement l’harmonie de la pièce. La compositrice y incorpore une ornementation virtuose et des tournures harmoniques surprenantes, sans pour autant nuire au caractère élégant et posé de la sonate. -Alexa Raine-Wright |
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